TIMINE: PREMIER CONTACT

Mon premier contact avec Timine date de 1992... Je m'intéressais alors au phénomène de laïcisation, d'abandon des pratiques religieuses de toutes sortes. C'est alors que Timine s'est manifesté pour la première fois.

J'ai aimé son mode de pensée et nous avons souvent philosophé tous les deux. 

Je vous inviterai à la connaître davantage.... 


 

Y A-T-IL UN CONFESSEUR DANS LA SALLE?

 

         En faisant récemment un retour sur le folklore religieux qui a baigné mon enfance, cette phrase m’a traversé l’esprit… Consonnance moyen-âgeuse, tellement les choses ont changé et vite! Je pense que les formes, les rites, les dogmes ont changé mais pas le fonds de l’être humain.

         Le confesseur a joué durant des siècles le rôle de déculpabilisateur : il accordait le pardon à celui ou celle qui avait péché. En somme, la raison d’être du confesseur, c’était le péché. Et le péché, c’était le plaisir, la jouissance, la luxure, bref, le fruit défendu.

         Donc, s’il n’y a plus de confesseur, c’est qu’il n’y a plus de fruit défendu. Et on risque de former des générations apathiques, un peu blasées, qui ont perdu le sens du plaisir parce qu’ils ont occulté le sens de la privation…

         Bien loin de moi l’idée de ressasser des principes judéo-chrétiens éculés. Loin de moi aussi l’idée d’évaluer la génération du prêt-à-porter, du prêt-à-jeter, imbue de droits et bien peu de devoirs. C’est notre faute : on leur a montré à récolter avant même d’avoir semé et cultivé…

         Pauvre confesseur : qu’aurait-il à radiner en l’absence de péché? Un ramoneur en l’absence de cheminée,.. un berger en l’absence de brebis… un fonctionnaire en l’absence de….!

         Il n’y a plus de confesseur et il n’y en aura plus. Les bipèdes de ma génération devront se tourner vers d’autres sources de pardon, qui ont pour nom ‘’thérapie’’. Les mieux nantis pourront s’offrir une psycho thérapie. Et les autres? Ben, les autres, ils s’achèteront un chat et appelleront cela de la zoothérapie!

 

                                               Votre éditorialiste

 

COMMENTAIRE D’UN LECTEUR

         M. l’ éditorialiste,

         J’adhère  à l’essentiel de votre propos mais, je soulève un profond désaccord à l’image qu vous projetez de ma profession : vous dévalorisez la zoothérapie (que vous destinez aux autres) et la rabaissez au rang de thérapie des pauvres.

         Mon nom est Timine et suis le chat préposé à la zoothérapie à la Résidence Le Roseau Penchant. Il vous faudrait chausser mes ‘’patouffles’’ durant une seule journée pour nuancer votre évaluation… Subir l’haleine fétide de monsieur Vadeboncoeur, vous faire tripoter par la vieille fille Bourgeois et vous pogner le poil dans son maudit Velcro, subir le casse-reins du préposé Lépine lorsqu’il vous agrippe et vous dépose de force sur les genoux du vieux curé Plouffe (Parkinson si vous voyez ce que je veux dire) ou encore madame Daneau, qui me prend pour son ancien chien Milord et veut me faire japper!

         Non monsieur : j’ai la conviction de jouer un rôle essentiel hautement admirable. Ah, j’oubliais : les moins nantis dites-vous…  Serez-vous surpris d’apprendre que Madame Santerre (dont le mari était docteur svp) ainsi que le notaire Lamine font régulièrement appel à mes services….

         Sachez, monsieur l’éditorialiste, que dans une première partie de vie, j’étais chat de gouttières. J’ai goûté la liberté, l’aventure, les grandes passions : j’ai une descendance fort nombreuses (on me surnommait affectueusement le Chat Botté!), j’ai fait la fête, mangé de vraies souris , capturé de vrais oiseaux.

         Imaginez un peu l’abnégation, l’altruisme, l’oblativité qu’il m’a fallu démontrer (ceci s’appliquant à mes confrères et consoeurs zoothérapeutes). Pas diplômé, pas syndiqué et personne à qui, moi, me confesser….

 

                                                                  Timine


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